
Depuis fin 2024, un nouveau décret interdit aux cyclistes l’utilisation de feux clignotants à l’arrière de leurs vélos. Cette initiative visait à améliorer la sécurité routière et à réduire les risques d’éblouissement pour les autres usagers de la route. Cependant, cette mesure suscite des réactions variées parmi les cyclistes et les experts en sécurité routière.
Les raisons derrière l’interdiction des feux clignotants
La décision d’interdire les feux clignotants est avant tout motivée par des préoccupations de sécurité. Le principal argument avancé est que ces lumières peuvent éblouir les autres conducteurs, créant ainsi des situations dangereuses sur la route. De plus, il a été constaté que dans les environnements urbains encombrés, les feux clignotants peuvent se perdre dans le flot lumineux des autres véhicules, réduisant leur efficacité.
Le décret précise également que la lumière arrière du vélo doit désormais être fixe et rouge, équivalente au phare avant blanc. Les feux stop et les feux de position sont toujours autorisés, tout comme certains dispositifs réfléchissants latéraux, mais ils doivent répondre à des normes spécifiques pour garantir la visibilité sans nuire à celle des autres usagers.
Équipements complémentaires permis
Il ne s’agit pas uniquement de restrictions. En effet, le décret permet des équipements supplémentaires facultatifs, notamment :
- Feux stop
- Feux de position
- Signaux de changement de direction (clignotants) pour les angles latéraux
- Dispositifs fluorescents ou rétroréfléchissants latéraux
Réactions contrastées parmi les cyclistes
De nombreux cyclistes ressentent cette interdiction comme une contrainte excessive. Selon plusieurs témoignages recueillis, certains préféraient les feux clignotants car ces derniers attirent davantage l’attention, surtout sur des routes mal éclairées hors agglomération. Pour eux, c’était un moyen efficace d’assurer leur présence visuelle auprès des automobilistes.
Il est donc d’autant plus important que les cyclistes portent des équipements de sécurité, tels que le casque de vélo, pour protéger leur tête en cas d’incident. Le casque, en plus de garantir la sécurité, contribue à renforcer la visibilité du cycliste sur la route.
D’autres, en revanche, comprennent la démarche du gouvernement mais soulignent que les stratégies de sécurité devraient prendre en compte les spécificités territoriales. Par exemple, ce qui fonctionne bien en milieu urbain pourrait ne pas être adapté aux routes de campagne.
L’impact sur la perception de sécurité
Christophe Corbel, chargé de mission vélo à la Fédération française des usagers de la bicyclette, note que cette interdiction uniforme peut manquer son objectif en négligeant la diversité des pratiques et des lieux de circulation. Il plaide pour des stratégies adaptées au type de terrain — qu’il s’agisse d’un centre-ville très dense ou de routes rurales dépeuplées.
Ainsi, certains utilisateurs avertis, qui parcourent des milliers de kilomètres chaque année, préfèrent continuer à utiliser leurs feux clignotants malgré le risque d’amende. Leur argument est simple : mieux vaut payer 11 euros que de risquer un accident faute de visibilité suffisante.
L’avis des professionnels de la réparation de vélo
Du côté des ateliers de réparation, on observe également des avis partagés. Jacob, un réparateur expérimenté, souligne que l’essentiel reste la visibilité globale du cycliste. « Qu’importe le type de lumière utilisé », dit-il, « tant que le cycliste est visible de jour comme de nuit ». Il indique cependant que la fixation de feux fixes réduit effectivement le risque d’éblouissement pour les autres usagers.
Conséquences techniques
Un autre aspect technique souvent mentionné concerne la durée de vie des batteries des dispositifs lumineux. Les feux fixes consomment généralement moins d’énergie que leurs homologues clignotants, ce qui signifie moins de recharges nécessaires pour les cyclistes utilisant régulièrement leur vélo de nuit.
Type de feu | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Fixe | Moins d’éblouissement, consommation énergétique moindre | Moins visible dans des conditions spécifiques |
Clignotant | Très visible, attire l’attention | Peut éblouir, consommation énergétique plus élevée |
Études et recherches sur l’efficacité des éclairages
Plusieurs études internationales se sont penchées sur la question de l’éclairage des vélos et ont montré que les feux clignotants améliorent, en moyenne, la perception de distance des cyclistes par les automobilistes. Une recherche menée par les universités de Brunel et de Deakin a conclu que les conducteurs évaluent avec plus de précision la proximité d’un vélo équipé de feux clignotants comparativement à un vélo ayant des feux fixes.
Cependant, ces résultats se basent majoritairement sur des tests simulés et pourraient varier selon les contextes réels de conduite. Ce genre de données pourrait néanmoins inciter certains pays européens à repenser leurs approches vis-à-vis des règlements sur les éclairages pour cyclistes.