Flottes électriques : un défi pour les entreprises françaises

Les entreprises françaises se trouvent actuellement à un carrefour décisif en matière de mobilité durable. La législation impose des quotas stricts pour l’achat de véhicules électriques et hybrides rechargeables dans les flottes d’entreprise, avec des échéances importantes depuis 2019. Quelles sont les solutions adoptées par les entreprises ? Quels sont les obstacles rencontrés et comment peuvent-ils être surmontés ? Cet article fait le point sur l’état actuel de l’électrification des flottes d’entreprise en France et les implications pour le futur.

Législation et quotas de décarbonation

Depuis décembre 2019, la loi d’orientation des mobilités oblige les entreprises exploitant un parc de plus de 100 véhicules à intégrer progressivement des véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans leurs flottes. Les objectifs sont ambitieux :

• Au moins 20 % de véhicules électriques ou hybrides rechargeables en 2025 et 2026
• 40 % entre 2027 et 2029
• Et un impressionnant 70 % à partir de 2030

Malgré ces contraintes, près de 45 % des entreprises visées n’ont pas immatriculé un seul véhicule électrique en 2024. Cependant, certaines organisations montrent une avancée significative, démontrant que la transition est possible lorsqu’elle est bien planifiée et exécutée.

Pionniers de la transition électrique

Des acteurs comme La Poste ou Orange sont en tête du peloton. Avec 69 % de ses nouvelles acquisitions électriques en 2024, La Poste montre l’exemple, suivi par SNCF et d’autres grandes entreprises. Le succès de ces initiatives repose souvent sur des plans détaillés qui incluent la gestion des coûts totaux d’utilisation et une adaptation aux nouvelles technologies.

Le cas de Sodexo est également notable. Près de 56 % de ses 2 200 véhicules sont électrifiés grâce à une stratégie intégrant la formation à l’écoconduite et l’installation de bornes de recharge, aussi bien sur site qu’au domicile des employés.

Stratégies gagnantes et retour d’expérience

Les retours sur investissement vont au-delà des économies financières directes. Les entreprises constatent une amélioration de leur image de marque et une satisfaction accrue des salariés. Par ailleurs, les obstacles techniques tels que l’autonomie et l’infrastructure de recharge sont progressivement surmontés grâce à des innovations technologiques et un soutien gouvernemental accru.

Obstacles à l’électrification des flottes

Toutefois, tout n’est pas rose. Nombreuses sont les entreprises qui invoquent des raisons opérationnelles pour justifier leur retard. Les enjeux perçus comprennent les coûts initiaux élevés, les incertitudes politiques et économiques, ainsi que les défis logistiques liés à la recharge des véhicules. Pour les PME en particulier, la corrélation entre acquérir de nouveaux véhicules et croître économiquement reste forte.

Incitations financières et soutien étatique

En réponse à ces défis, diverses mesures incitatives ont été mises en place. Le malus sur les véhicules thermiques couplé à des aides pour l’achat de véhicules électriques rend le coût de possession de ces derniers plus attractif. De même, les programmes de subventions pour l’installation de bornes de recharge jouent un rôle crucial dans cette transition.

Données et évolution du marché

Selon le bilan annuel de l’Observatoire de la mobilité, si la progression initiale était encourageante, elle a nettement ralenti en raison des réticences croissantes face aux petits fourgons et une montée en puissance plus lente des citadines et berlines.

FAQs sur l’électrification des flottes d’entreprise