Après avoir tout misé sur l’électrique, les constructeurs français ajustent leur stratégie. Peugeot, Citroën, Renault ou Dacia misent désormais sur l’hybride pour concilier écologie, autonomie et accessibilité. Un virage pragmatique qui reflète l’évolution des usages et des attentes des automobilistes urbains.
Pourquoi les constructeurs français reviennent vers l’hybride
Les ventes de voitures électriques marquent le pas en Europe, tandis que les automobilistes recherchent des modèles polyvalents. Les motorisations hybrides apparaissent comme le compromis idéal : elles réduisent les émissions tout en conservant la liberté des trajets longs.
Ce choix séduit de plus en plus d’automobilistes urbains, comme nous l’expliquions dans notre article sur les voitures hybrides, entre investissement durable et dépense superflue.
En 2025, près d’un quart des nouvelles immatriculations en France concernent des véhicules hybrides, contre seulement 18 % pour les électriques. Les constructeurs s’adaptent logiquement à cette tendance.
Renault : la prudence après le tout-électrique
Après avoir fait le pari audacieux du 100 % électrique, Renault envisage un retour partiel à l’hybride sur certains modèles comme la Mégane ou le Scénic. Ce choix illustre la volonté du groupe de proposer plusieurs motorisations selon les usages, tout en poursuivant sa transition vers la mobilité propre.
Cette réorientation stratégique fait suite au ralentissement des ventes de modèles électriques, déjà perceptible sur la Mégane et le Scénic, comme l’explique notre article consacré à la relance du thermique chez Renault face au recul de l’électrique.
Le succès de la Clio E-Tech hybride, vendue à plus de 100 000 exemplaires, confirme que cette approche séduit une clientèle urbaine soucieuse d’économie et de simplicité d’usage.
Peugeot : un équilibre entre innovation et pragmatisme
Chez Peugeot, le virage hybride s’organise autour de la gamme Hybrid 48V, disponible sur les 208, 3008 et 5008. Ces modèles conservent un moteur essence couplé à un système électrique léger, permettant jusqu’à 15 % d’économie de carburant sans recharge externe.
La marque souhaite ainsi répondre aux besoins de mobilité mixte : urbain en semaine, longue distance le week-end. Cette stratégie complète le développement des modèles 100 % électriques comme la e-208, sans les opposer.
Citroën et DS : la complémentarité des offres
Citroën a longtemps misé sur la C5 Aircross Hybrid et compte élargir sa gamme avec des modèles plus abordables. L’objectif : proposer des hybrides simples et accessibles, adaptés aux familles.
De son côté, DS Automobiles conserve une image plus haut de gamme avec sa DS 7 E-Tense, vitrine du savoir-faire français en matière d’hybridation rechargeable. Cette dualité permet à Stellantis de couvrir l’ensemble du marché, du citadin économe au cadre en quête de confort.
Dacia : l’hybride comme tremplin vers l’électrique
Chez Dacia, le choix est clair : rendre l’hybride populaire avant de basculer totalement vers l’électrique.
Le Jogger Hybrid 140 illustre cette philosophie : autonomie étendue, prix contenu et technologie issue de Renault. Cette stratégie permet à la marque d’accompagner en douceur les conducteurs vers la mobilité électrique, sans les contraindre.
Une stratégie française pragmatique face à l’Europe
Contrairement à certains constructeurs étrangers qui maintiennent des gammes 100 % électriques coûteuses, les marques françaises optent pour une transition progressive. Cette approche séduit particulièrement en France, où les infrastructures de recharge restent inégales.
En misant sur des solutions hybrides à bas coût, les marques hexagonales répondent aux contraintes de la vie quotidienne : autonomie, flexibilité et budget maîtrisé.
L’ADEME souligne d’ailleurs que ces motorisations intermédiaires constituent un levier essentiel pour réduire les émissions du parc automobile d’ici 2030, tout en préservant la diversité des usages.