La question de la circulation des vélos électriques sur les trottoirs revient régulièrement, notamment en milieu urbain dense. Entre idées reçues et pratiques tolérées, la réglementation est souvent mal comprise. Pourtant, le cadre légal est clair et s’applique de la même manière à tous les cyclistes, qu’ils roulent avec ou sans assistance électrique.
Le statut légal du vélo électrique en ville
Un vélo à assistance électrique est juridiquement considéré comme un vélo classique, à condition que l’assistance se coupe au-delà de 25 km/h et qu’elle ne fonctionne que lorsque le cycliste pédale. À ce titre, il est soumis aux mêmes règles de circulation que les autres vélos.
Cela signifie que, par défaut, un vélo électrique doit circuler sur la chaussée ou sur les aménagements cyclables lorsqu’ils existent, et non sur les trottoirs.
Circulation sur trottoir : principe général et exceptions
En règle générale, la circulation des vélos, électriques ou non, est interdite sur les trottoirs. Ces espaces sont réservés aux piétons, dont la sécurité prime.
Il existe toutefois des exceptions précises :
- lorsque le trottoir est explicitement autorisé aux vélos par un panneau ou un marquage au sol,
- pour les enfants de moins de 8 ans, qui peuvent circuler à vélo sur le trottoir,
- lorsque le cycliste met pied à terre : le vélo est alors assimilé à un piéton.
En dehors de ces cas, rouler sur un trottoir expose à une infraction, même à faible vitesse.
Différences entre vélo, vélo électrique et autres engins
La confusion vient souvent de l’assimilation entre vélo électrique et autres engins de déplacement personnel motorisés. Contrairement aux trottinettes électriques, qui disposent de règles spécifiques, le vélo électrique relève pleinement du Code de la route applicable aux cycles.
Cette distinction est importante, car elle conditionne les zones de circulation autorisées et les sanctions éventuelles. Un vélo électrique n’est pas autorisé à circuler sur les trottoirs simplement parce qu’il est motorisé.
Quelles sanctions en cas de circulation interdite
Un cycliste qui circule sur un trottoir sans y être autorisé s’expose à une contravention prévue par le Code de la route. Cette infraction concerne aussi bien les vélos classiques que les vélos à assistance électrique, dès lors qu’ils sont utilisés comme des cycles.
Dans la plupart des cas, l’amende forfaitaire applicable est de 135 euros. Son montant peut être minoré ou majoré selon les délais de paiement, mais la base réglementaire reste la même, indépendamment de la vitesse ou de la durée de circulation sur le trottoir.
La Sécurité routière rappelle que les trottoirs sont des espaces strictement réservés aux piétons, et que la présence de vélos en circulation y constitue un risque accru de collision, en particulier avec les personnes vulnérables. Cette règle vise avant tout à garantir la sécurité et la lisibilité des usages dans l’espace public
Situations tolérées mais non autorisées
Dans certaines zones urbaines très encombrées, la circulation occasionnelle d’un vélo sur le trottoir peut être tolérée, notamment à très faible allure. Cette tolérance reste toutefois à l’appréciation des forces de l’ordre et ne constitue en aucun cas un droit.
Pour éviter toute ambiguïté, la solution la plus sûre consiste à descendre du vélo et à le pousser dès lors que l’on se trouve sur un trottoir non autorisé.
Bonnes pratiques pour circuler en zone urbaine dense
Lorsque les conditions de circulation deviennent complexes, quelques réflexes permettent d’éviter les infractions tout en restant en sécurité :
- privilégier les pistes cyclables, même si le détour est léger,
- réduire l’allure dans les zones partagées,
- mettre pied à terre en cas de doute sur l’autorisation de circuler,
- anticiper les zones à forte présence piétonne.
Ces pratiques contribuent à une cohabitation plus fluide entre les différents usagers de l’espace public.
Respecter la réglementation sur les trottoirs permet non seulement d’éviter les sanctions, mais aussi de préserver la place du vélo comme mode de déplacement fiable et accepté en milieu urbain. Le vélo électrique, comme tout cycle, trouve pleinement sa légitimité lorsqu’il circule dans les espaces qui lui sont dédiés.